CULTURE ET ARTS

En Afrique il se deroule des faitS de tous genres, page en construction
À Abidjan, les vigies de l'ONU enquêtent sur les tueries

il y a 9 heures 27 min
Louis, Cyrille
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REPORTAGE - Ils menacent de faire comparaître devant des tribunaux internationaux les auteurs de violations des droits de l'homme. Lire la suite l'article
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De notre envoyé spécial à Abidjan.

À l'autre bout du fil, une voix nouée supplie. «Je vous appelle de Williamsville, où nous sommes attaqués par les Patriotes. Ils ont égorgé un vieux et tiré sur le petit Youssouf, qui a maintenant les deux jambes fracturées. On vous attend. Venez vite!» L'opérateur raccroche pour transmettre l'information à ses supérieurs mais voici que la sonnerie, de nouveau, retentit. «Je suis à Port-Bouët 2. Depuis hier soir, les pro-Gbagbo brûlent nos maisons. Il faut venir sécuriser l'endroit » Un autre, encore: « Ça tire dans ma zone, envoyez votre hélicoptère.» Dépassé, le jeune homme prend une profonde respiration puis, sur un ton guère rassurant, glisse: «Cher Monsieur, mettez-vous à l'abri, évitez les déplacements inutiles et nous allons voir ce que nous pouvons faire »

Depuis l'élection contestée d'Alassane Ouattara, le 2 décembre dernier, cinq agents des Nations unies jouent ainsi les vigies, de jour comme de nuit, au cur de la tempête ivoirienne. Postés sur la colline du Sebroko, qui domine la lagune d'Abidjan, ils enregistrent, téléphone vissé à l'oreille, les «violations des droits de l'homme» que leur signale la population. En cas d'urgence, ils alertent la branche militaire de l'Onuci qui, dans la limite de ses maigres moyens, s'efforce de dépêcher une patrouille. Surtout, ils sont chargés de collecter un maximum de renseignements sur les violences, déplacements de population et autres crimes commis dans le cadre de la crise postélectorale.

«Depuis trois mois, nous conduisons des investigations sur chaque cas d'exaction qui nous est rapporté», explique Omer Kalameu, chef d'équipe au sein de la division des droits de l'homme de l'Onuci. Malgré la violente propagande orchestrée à son encontre par le camp Gbagbo et les agressions répétées dont elle est la cible,


Clinton sur la place Tahrir du Caire, haut lieu de la révolution

Hier, 15h07
Arshad Mohammed et Edmund Blair
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Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine, s'est rendu mercredi sur la place Tahrir du Caire, haut lieu de la Révolution du Nil, qui a eu raison, en trois semaines, de 30 ans de régime du président Hosni Moubarak. Lire la suite l'article
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HILLARY CLINTON SUR LA PLACE TAHRIR, HAUT LIEU DE LA RÉVOLUTION ÉGYPTIENNE
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Le chef de la diplomatie américaine, premier haut dirigeant des Etats-Unis à se rendre en Egypte depuis la chute de leur principal allié régional, a salué du bras et échangé des poignées de main avec des révolutionnaires de la grande place de la capitale.

La représentante de la diplomatie américaine s'efforce de rétablir la position dominante des Etats-Unis dans ce pays clé de la région - ne serait-ce qu'en raison de l'accord de paix conclu il y a 32 ans avec Israël - après avoir soutenu durant 30 ans le régime autocratique de Moubarak.

Nombre d'Egyptiens nourrissent de l'amertume du fait de ce soutien inébranlable à l'ancien régime, mais la foule dont Clinton est venue mercredi à la rencontre, encadrée comme il se doit d'un service d'ordre sur les dents, s'est montrée plutôt amicale.

Une femme d'âge mûr coiffée du voile islamique et un "barbu" l'ont accueilli chaleureusement en lui souhaitant "Soyez la bienvenue place Tahrir", formule à laquelle elle a répondu par une classique "Salut! Comment allez-vous ? Ravie de vous voir!"

La secrétaire d'Etat américaine, qui avait fait part de sa confiance dans la stabilité du régime de Moubarak encore quelques semaines avant sa chute, a qualifié les manifestations de la place Tahrir d'"un des plus importants virages historiques" pour le pays.

"Les pyramides sont magnifiques mais leur magnificence n'est rien comparée à ce que vous avez réalisé ici", a-t-elle dit, en s'affirmant "transportée et très émue" de pouvoir se rendre sur la place, et se "rendre compte de ce que ces jours étonnants ont pu être ici au Caire".

"UNE TRANSITION PARSEMÉE DE DANGERS"

Dans un climat de récrimination, mais aussi de fête, des centaines de milliers de Cairotes ont campé durant trois semaines sur l'immense place Tahrir, avant l'immense happening final qui a accueilli la nouvelle de l'exil intérieur de Moubarak à Charm el Cheikh.

Lors de sa visite au Caire, Clinton a rencontré le maréchal Mohamed Hussein Al Tantaoui, ancien ministre de la Défense de Moubarak et chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui assume le pouvoir depuis la chute du raïs de 82 ans.

Elle a également rencontré le nouveau Premier ministre, Essam Charaf, qui dirige depuis quelques jours seulement un gouvernement transitoire purgé de tous les ministres nommés du temps de Moubarak. Le CSFA a promis de rendre le pouvoir aux civils dans les six mois après des élections libres en vertu d'une Constitution amendée par référendum.

Ces dernières semaines, la secrétaire d'Etat n'a pas manqué de souligner les obstacles qui se dressent en Egypte, après soixante ans de régime militaire, sur le chemin de démocratie, de l'Etat de droit, de l'émergence de partis politiques forts et de médias libres.

Durant ses trente années de pouvoir, Hosni Moubarak s'est en effet employé à entretenir un vide politique, brisant toute dissidence, tuant dans l'oeuf toute éclosion de nouveaux partis et s'assurant qu'aucun des partis légaux ne poserait un vrai danger pour son régime.

"Les transitions vers la démocratie sont parsemées de dangers", avait prévenu Hillary Clinton. "Les rêves démocratiques peuvent être ruinés par de nouveaux autocrates ou des idéologues qui recourent à la violence ou à la tromperie pour s'emparer du pouvoir ou mettre en oeuvre un programme non démocratique."

"NE LAISSER PERSONNE DÉTOURNER LA RÉVOLUTION"

"Les élections ne fonctionnent que si leurs résultats sont respectés et si elles s'inscrivent dans le cadre d'institutions fortes, de l'état de droit, d'une société civile active et dans la protection des droits humains pour tous", a-t-elle souligné dans un discours prononcé vendredi.

La Coalition du 25-Janvier, qui regroupe six mouvements de jeunes révolutionnaires, avait fait savoir qu'elle boycotterait la visite de Clinton "parce que l'administration américaine a longtemps soutenu financièrement, politiquement et moralement le régime dictatorial et corrompu de Moubarak".

"Nous les Egyptiens, après avoir repris le contrôle de notre terre, n'accepterons que des relations mutuellement équitables fondées sur l'autonomie, l'amitié et le respect réciproques entre les nations américaine et égyptienne", ont-ils fait savoir.

Le calendrier de démocratisation serré que s'est fixé le CSFA paraît aux acteurs de la Révolution du Nil devoir favoriser les Frères musulmans, seul mouvement d'opposition en ordre de bataille.

Les Etats-Unis s'inquiètent aussi de l'influence accrue que pourrait acquérir ce mouvement, interdit mais toléré durant le régime de Moubarak, dans la foulée de la chute de celui-ci.

Selon Essam al Eriane, porte-parole de la confrérie, Hillary Clinton n'avait pas prévu de rencontrer ses représentants durant son séjour. Aurait-ce été le cas, a-t-il dit, les "Frères" auraient décliné une telle rencontre car, selon eux, l'objectif de Washington "est de faire obstacle, et non pas de favoriser, la révolution égyptienne".

"S'assurer que tout cela marche et que tous les sacrifices ne soient pas vains, qu'on ne laisse personne détourner cette révolution, qu'on ne permette à personne de la faire revenir en arrière, qu'aucun groupe particulier d'Egyptiens ne soit autorisé à la confisquer à son profit, tel sera le défi", a résumé Clinton.

"Nous aiderons à cela du mieux possible", a-t-elle ajouté en concluant son séjour devant la communauté américaine à l'ambassade des Etats-Unis au Caire.

Marc Delteil, pour le service français, édité par Jean-loup Fiévet


En Libye et à Bahrein, massacres à huis clos (mis à jour)

il y a 21 min

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Alors que les troupes de Kadhafi ne sont qu'à 10 kilomètres de Benghazi, depuis plusieurs jours, c'est le black out total dans le reste du pays. Les nouvelles provenant des villes reprises par les forces gouvernementales sont rares. Lire la suite l'article
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Les Libyens « se sentent abandonnés »

Nos contacts en Libye ne répondent plus depuis plusieurs jours. Un confrère a tout de même réussi à joindre l'un d'eux, à Zaouia. Il nous écrit :

« Les téléphones sont coupés et c'est dangereux de communiquer avec la presse. Notre contact m'explique qu'elle ne s'attarde pas sur Internet. Elle préfère attendre un peu. Il vaut mieux ne pas essayer de la contacter pour le moment.

Il y a une vraie purge apparemment. Ils commencent à manquer de médicaments et surtout, à demi-mot notre contact demande si on (les Français/les Européens/les Occidentaux) va faire quelque chose... Ils se sentent abandonnés. »

Zawara, Zaouia, Brega, Ajdabiya, bientôt Misrata et Benghazi, la capitale des opposants à Kadhafi. Depuis cinq jours, l'armée de Kadhafi reprend toutes les villes libérées par les insurgés. Les combats, très rapides, ont déjà fait des dizaines de morts et des centaines de blessés à travers le pays.

Une reconquête éclair

A Ajdabiya, dernière ville avant Benghazi, une trentaine de personnes au moins ont été tuées. Des civils. (Voir la vidéo, tournée à l'hôpital d'Ajdabiya et mise en ligne par des opposants au régime libyen)

Cette ville, dernier verrou avant Benghazi, est tombée extrêmement rapidement. Trois quarts d'heure de combat ont suffi à faire fuir les civils et les insurgés.

Ce jeudi, deux vastes offensives contre Misrata et Benghazi ont été annoncées par le gouvernement provoquant la fuite des civils de Benghazi vers l'Egypte. Humanitaires (y compris la Croix-Rouge) et journalistes ont également plié bagages pour rejoindre Tobrouk, en Cyrénaïque, une province libyenne à la frontière égyptienne. Après avoir été contraintes de quitter Ras Lanouf, puis Brega, les équipes de MSF ont décidé de se retrancher en Egypte.

Des insurgés déterminés mais seuls

La vaste campagne de propagande du gouvernement rend la situation confuse. Mercredi, les kadhafistes ont annoncé avoir été rejoints par deux grandes tribus de Benghazi. Une information démentie par les intéressés et par les insurgés. De la même façon, les rebelles revendiquent ...